Osh-Bishkek, Kyrgyzstan -
2018-10-02 12:34:02


De Osh à Bishkek.
Le 16 septembre 2018, François et moi partons de Osh en taxi pour rejoindre des amis de François à Tashkumir, 220 kms plus loin...
La circulation n'est pas très cool et notre chauffeur appuie généreusement sur le champignon, de plus, il a le volant à droite comme la moitié des véhicules alors que l'on circule à droite comme partout... Cette parité des volants à gauche et à droite influe sur la façon de circuler et sur les dépassements... Après une heure de route, la pompe à eau du taxi casse, on essaye de repartir mais c'est le radiateur qui explose! Au bout de cinq minutes, le chauffeur arrive à arrêter une voiture qui accepte de nous remorquer jusqu'au prochain garage. Le mécanicien accepte de faire la réparation mais il n'a pas la pièce, le chauffeur part donc en stop avec l'objectif de ramener une nouvelle pompe à eau... Après deux heures d'attente ou on tue le temps en jouant aux échecs, nous repartons avec une nouvelle pompe à eau mais le radiateur est hors d'usage, il nous faut donc trouver un autre garage qui acceptera de faire cette réparation... Une fois trouvé, le chauffeur repart en stop et ne revient que trois heures plus tard car il a du aller jusqu'à Djallalabad, une ville située à 100 kms de là... Vers 18h, on reprend la route et arrivons à la tombée de la nuit à Tashkumir... On roule une petite demi-heure à vélo et retrouvons les copains au bord d'un lac...




On roule maintenant à cinq. Peu avant une petite ville, on achète du poisson frais sur le bord de la route et discutons avec le vendeur. Miki nous invite à passer la nuit chez lui et nous présente sa petite famille. Ils vivent dans un grand appartement dan un vieil immeuble qui date de l'union soviétique. Il est le seul à parler anglais et dois repartir au travail à l'élevage de poissons. Il y travaille 25 jours 24h/24h et est en repos les 25 jours suivant. Il nous explique qu'il a le projet d'ouvrir une guesthouse et que pour cela il doit savoir ce que les touristes comme nous attendent, quel prix ils sont prêt à mettre et quelles prestations ils attendent... Nous passons une soirée plutôt sympa et repartons le lendemain matin...




La route pour Bishkek traverse de haute montagnes, passe à travers les vallées et contourne de très beaux lacs. On croise un couple de cyclos Belge qui vont en direction de la Pamir et sommes bientôt rattrapés par Ferry, un jeune Allemand de 21 ans qui est parti de l'Allemagne et roule en direction de l'Inde... On est maintenant 6 cyclos à rouler ensemble...
Les paysages sont magnifiques et l'herbes pousse sauvage partout comme de la mauvaise herbe... A partir de la petite ville de Toktogul ou nous faisons étape, nous avons 66 kms de montée pour arriver au col qui est à 3200m d'altitude alors que nous sommes qu'à 700m au dessus du niveau de la mer...





Après une nuit pluvieuse autour d'un feu de camp, on reprend la route avec comme but de franchir le col avant la nuit... Chacun son rythme alors on se dit qu'on se retrouvera le soir ou les jours suivant... Vers 18h, j'arrive au sommet mais la petite pluie qui m'a accompagnée depuis ce matin c'est transformé en tempête de neige! La route est blanche, il fait froid, la nuit tombe et je me transforme peu à peu en bonhomme de neige. J'attaque la descente en prenant de la neige plein les yeux et espère gagner quelques degrés pour pouvoir camper... Après une quinzaine de kms, je roule sur haut plateau à 2500m d'altitude. Au moment ou je commence à penser à planter ma tente, un poids lourd s'arrête et deux routiers me tendes une bouteille de thé et du pain. Ils me proposent de mettre mon vélo dans le camion et de partir avec eux. Depuis ce matin, c'est le deuxième camion qui me propose de m'embarquer. Comme j'ai vraiment froid et qu'ils ont l'air sympa, j'accepte... Les deux hommes sont frères et font régulièrement le trajet de Osh à Bishkek, Ils ne parlent pas anglais mais on arrive à se comprendre. Je leur demande de me déposer dans un petit hostel le long de la route. Après 45 min de route, on s'arrête dans un endroit ou il a de petits magazins des cantines et quelques hostels. Le chauffeur part négocier avec le tenancier et me fait signe de venir. Les deux hommes me font comprendre qu'ils ont payé et que je n'aurai pas à payer l'hostel. Quand je leur demande combien je leur dois, ils me font comprendre que je ne leur dois rien et que c'est pour eux! Les Kyrgyzs sont vraiment des gens super!!!



Le lendemain matin, je repart sans savoir si les copains sont devant ou derrière moi. Sur la route je croise un couple de cyclo Suisse qui viennent du Kazakstan...
Cette fois ci, je dois passer un deuxième col à 3500m d'altitude, soit 1000m de dénivelé avant de redescendre dans la plaine de Bishkek. Sur la route, comme partout au Kyrgyztan, il y a des campements de nomades. Certains élèvent des moutons, des vaches ou des chevaux et d'autre ont des ruches et produisent du miel. Tous vendent leurs produits sur les bords de la route, (fromages ou miel...)
Au dessus du col, il y a un long tunnel étroit et non ventilé. Je fais donc du stop quelques épingles avant le tunnel et monte avec un vendeur de fruits et légumes et ses deux jeunes enfants. On attend plus d'une heure devant le tunnel qui est fermé à la circulation par la police car un véhicule est tombé en panne au milieu. A Bishkek, un cycliste me racontera avoir franchit le tunnel à vélo, en profitant qu'il était fermé à la circulation pour laisser passer un troupeau de chevaux... Une fois le tunnel franchis, la camionnette me dépose sur le bord de la route et il ne me reste plus qu'à descendre 2600m de dénivelé en 40 kms pour sortir des montagnes...




Deux jours plus tard, j'arrive à Biskek, retrouve les copains au "Friends guesthouse" pas loin du grand bazar et y retrouve plus d'une dizaines d'autres cyclos. J'en ai déjà croisé certains au Tadjikistan ou en Iran... Le bazar et très grand et je ne me lasse pas de l'arpenter. On passe de très bonne soirées au resto ou à la guesthouse et comme les locaux, on profite généreusement de la vodka kyrgyz...
Cette première aventure en Asie touche à sa fin et je dois me résoudre à packter mon vélo afin de prendre l'avion qui va me ramener en Europe...