Khorog- Langar, Tadjikistan -
2018-09-08 09:47:31Wakhan corridor
Le 8 août, je pars en compagnie d'Arthur sur la route du Wakhan corridor. Cette route serpente dans la vallée le long du fleuve Panj entre les montagnes de l'Hindu kush côté Afghanistan et les montagnes du Pamir côté Tadjikistan. Le premier jour, Arthur, nous héberge dans sa maison en construction où il vit avec sa femme et sa fille de quelques mois. Il y a l'électricité mais pas d'eau courante... Il nous dit proposer l'hospitalité que aux marcheurs et aux cyclistes...Après le repas, des jeunes du village viennent nous rendre visite, il y en a un qui parle Allemand et un qui parle Anglais... Ils sont étudiants à Dushanbé et sont actuellement en vacances... Dans la vallée, le travail tourne autour de l'élevage et l'agriculture dont les travaux sont tous réalisés à la main et éventuellement avec l'aide d'un âne... Ils nous précisent bien que ce genre de travail ne permet pas de gagner de l'argent et que la majorité des gens qui veulent un travail payer correctement émigrent en Russie...Ici, on est dans le Pamir et ils se considèrent comme des Pamiris et non des Tadjiks...
Le lendemain matin, nous reprenons la route au milieu d'un paysage magnifique... Très vite, le goudron disparaît et laisse place à la piste... Les paysages désertiques et pierreux alternent avec des zones de prairies vertes et forêts ou il y a des villages. Le fleuve Panj est tantôt étroit et tumultueux tantôt calme et ressemblant à un lac. Nous apercevons les villages Afghans de l'autre côté, ils ressemblent beaucoup aux villages Tadjik et quand le fleuve n'est pas trop large, les Afghans nous saluent et inversement...





La plupart du temps, la piste est éprouvante, il y a de gosses pierres sur lesquelles on bute à chaques tousr de roue, de la taule ondulée ou du sable dans lequel on s'enfonce. Il n'est pas rare que nous soyons obligés de pousser les vélos... Un jour, nous arrivons de nuit dans une prairie et décidons d'y poser la tente. Un homme du village nous aperçois et nous souhaite la bienvenue. Il nous montre la source du village et repart chez lui... Dans cette vallée les gens sont plutôt sympas et nous saluent avec le sourire...Le lendemain matin, dès le lever du jour, les villageois font leurs provisions d'eau pour la journée... Dans ce village, il n'y a pas d'électricité et juste une source. Le matin, je discutes sans langue commune avec l'homme rencontré la veille. Il me montre son jardin, du blé , des fèves, des patates, des choux, des tomates, des abricotiers, des pommiers... Il m'explique que ainsi ils peuvent vivre sans argent... Avant de partir, l'homme me donne une poignée de pommes. Ici, les fruits sont précieux car il y a très peu de magazins et il ne vendent jamais de fruits et légumes car les gens ont tout dans leur jardin... Nous croisons beaucoup d'autre cyclistes et des motards... Des sources chaudes sont indiquées 800m plus haut... On gare les vélos dans la coure d'un dispensaire, un enfant qui parle Anglais nous propose les services de son père qui a une voiture pour monter jusque la haut. Nous grimpons dans le vieux 4x4 en compagnie d'un couple de cyclos Anglo-américain et une jeune Estonienne qui voyage seule avec son sac à dos. Ce moment de détente nous fait du bien mais ne nous pousse pas à reprendre rapidement les vélos... Le petit garçon qui parle anglais est agé de 12 ans, il nous dit qu'il y a 60 maisons dans son village et que sur les 200 villageois, 40 d'entre eux travaillent en Russie... Lui aimerait faire chauffeur de taxi pour pouvoir parler avec les touristes.





Après quelques jours de pistes infernales mais de paysages magnifiques, nous arrivons à Langar, le dernier village de la vallée avant 150 kms de désert rocailleux pour retrouver la route principale et monter sur le plateau à plus de 3000m d'altitude qui mène à Alichur... A Langar, Arthur tombe malade et dors plusieurs jours d'affilé... J'en profite pour aller voir les pétroglyphes et me balader autour du village. Je remarque beaucoup de sanctuaires dédiés au mouflon de Marco polo... Dans la vallée du Wakhan, les gens sont musulmans Ismaëlites et un peu animistes... Après 4 jours d'arrêt, nous décidons de prendre un véhicule pour aller à Murghab 180 kms plus loin car Arthur est incapable de pédaler... Au Tadjikistan, 99% des touristes tombent malade, Certains finissent à l'hopital et d'autre prennent leur mal en patience pendant quelques jours...