Mary-Turkmenabat, Turkmenistan -
2018-07-29 13:12:03


Traversée du Turkmenistan en taxi...
Le 21 juillet 2018, j'arrive vers 10h au poste frontière Iranien. Le douanier fouille rapidement ma sacoche cuisine et tamponne mon passeport. Il m'informe que deux autres Français à vélo sont passés ici il y a 30 min... Je traverse 1 km de no man's land puis arrive à la frontière Turkmen. Un militaire m'invite à entrer et présenter mon passeport... Un peu plus loin, j'apperçois le couple de cyclo Français et les douaniers entrain de vider leurs sacoches et d'en inspecter minutieusement tout le contenu... On me demande de m'asseoir et de patienter...
Je me dis que que si j'ai le droit au même traitement, je suis encore là pour un long moment. Après une heure d'attente, on me fait signe de venir avec mon vélo. Un douanier passe mes sacoches au scanner puis me demande "medecine?". Je présente mon petit sac de médicaments, il inspecte tout ça scrupuleusement pour voir si je n'ai pas de somnifères ou d'anti-dépresseurs puis me dit "finish" en me faisant signe de prendre la direction de la sortie... Pas de fouille minutieuse, je suis rassurer.
Sur le parking, les changeurs et les chauffeurs de taxi me sautent dessus. Je temporise et négocie fermement le prix du taxi pour Mary qui est une ville à mi-chemin ou je compte faire étape...
Le prix passe de 80 dollars à 45 dollars... On installe mon vélo dans le coffre et c'est parti pour 200 kms. Une femme Turkmen qui revient de Mashhad voyage avec moi. Elle à l'aire plutôt sympa... Sur la route, j'aperçois une petite tornade de sable d'environ 2 mètres de diamètre, un chameau et un chacal...



A Mary, la femme me propose de poursuivre ensemble jusqu'à Turkmenabat. Je lui répond que je compte plutôt prendre le train mais elle me répond que pour les trains, c'est"nietto nietto". Dans le doute, j'accepte sa proposition. Nous changeons de taxi, j'en profite pour allumer une cigarette à l'ombre mais le chauffeur me fait comprendre qu'il est absolument interdit de fumer en ville... Vers 15h, on reprend la route... Il y a un peu plus de 300 kms de désert à traverser. La route est très mauvaise, il y a beaucoup de profondes ornières et de gros trous. Le peu de véhicules qui circule est obligé de zigzaguer pour les éviter. Je remarque qu'il y a environ un ou deux pneux éclaté par kms... Nous nous faisont arrêter au moins trois ou quatre fois par la police et il est des fois très surprenant de voir surgir un policier au milieu du désert sans voir aucun bâtiment ni voitures de police dans les environs...
Le chauffeur me regarde l'air dépité et hausse les épaules... Vers 18h, on arrive à Turkmenabat. C'est une grosse ville Turkmen à 30kms de la frontière Ouzbek, de grandes avenues très larges et de grands bâtiments blancs, peut être un peu comme dans l'idée que je me fait de la Russie. Le chauffeur me dépose devant un hôtel bon marché. Je paye quand même 42 dollars mais la plupart des hôtels sont plutôt à 70 ou 100 dollars. Il n'y a que des hôtels de luxe qui datent du temps de l'union soviétique... Pour me remettre de mes émotions, j'achète une bière mais m'aperçois que j'ai en fait acheter de l'eau curative, salée et pétillante...


Le lendemain, je reprend mon vélo, traverse Turkmenabat escorté par deux jeunes cyclistes qui m'emmènent sur la route qui mène à la frontière... Après 15 kms, je roule maintenant en plein désert, un fort vent de face me brûle le visage, je ne dépasse pas les 12 kms/h et il fait plus de 40 degrés... Un km avant la frontière, j'en profite pour remplir mes gourdes à un camion citerne garé sur un parking. Je suis rejoins par Willy, un motard Allemand qui est aussi à la recherche d'eau... On discute quelques minutes puis décidons de passer la frontière et de manger ensemble après...
Je passe la frontière Turkmen très facilement, les douaniers semblent plutôt relax... Mais Willy restera bloqué au moins deux heures pour une histoire de papiers...
Côté Ouzbek, c'est très facile aussi. Les militaires me félicitent pour ma route à vélo et pour la victoire de l'équipe de France à la coupe du monde de football...
A la sortie, les rapaces me tombent dessus, je me fait arnaquer au change car je ne me suis pas informé sur le taux au préalable... Je compte me rendre en taxi à Boukhara (Ouzbekistan), à 150 kms de là. Un chauffeur de taxi est prêt à charger mon vélo dans le coffre vraiment n'importe comment! Je refuse et embarque finalement à bord d'un mini van pour 55 dollars... Pas le choix, les températures avoisinent les 50 degrés et je ne tiens pas à griller sur place...